Souhaitez-vous préserver de vieux arbres ?
La valeur sentimentale que nous accordons aux vieux arbres est souvent très inestimable. Ils représentent tour à tour un souvenir familial, la mémoire d’un village ou d’un lieu-dit ou encore ils honorent d’une valeur historique une région.
Ils sont aussi les plus vieux êtres vivants sur terre !
Toutes ces raisons conduisent souvent à engager des mesures pour sauvegarder un très vieil arbre chargé d’histoire, comme un patrimoine.
L’arbre vit et meurt mais le ‘pas de temps’ de l’arbre est une notion qui nous échappe.
Catherine Lenne nous rappelle dans son livre ‘dans la peau d’un arbre’ une croyance populaire qui dit «il faut au chêne 300 ans pour pousser, 300 ans pour rester et 300 ans pour décliner !»
L’arbre très vieux a résisté.
Il devient un arbre à la longévité exceptionnelle…
Un arbre très vieux est un arbre qui a beaucoup vécu !
Un très vieil arbre est toujours situé en un lieu dont les particularités environnementales ont évolué au cours du temps. Il a pu s’adapter. Il aura subi de nombreux traumatismes qu’il aura surmonté à chaque fois, pour atteindre une longévité hors norme.
Un tel arbre aura survécu, au cours de sa très longue vie, à maints aléas biotiques ou abiotiques. En effet, les arbres réagissent face aux multiples attaques climatologiques, parasitaires au accidentelles par la mise en place de barrières chimiques et de nouveaux organes ou métabolismes particuliers.
Chaque vieil arbre est singulier.
Mais les vieux arbres portent tous des caractéristiques qui sont propres à la sénescence de l’arbre.
La croissance d’un vieil arbre est ralentie.
Sa masse foliaire diminue d’année en année.
L’arbre semble recroqueviller sur lui-même et le centre de gravité de son houppier se rapproche du sol.
Sa frondaison est clairsemée et moins fournie en feuillage.
Ses nombreuses cavités, tant dans le tronc que dans les branches concourent à exposer avec moins de protection ses tissus fragiles et essentiels pour sa survie.
Ses branches se dessèchent puis meurent tour à tour et un dépérissement progressif et inéluctable de l’arbre se généralise…
Quelques fois, le vieil arbre a pu créer des structures adaptatives et une morphologie résistante à des vents forts, fréquents et réguliers. Cependant, à terme, une violente tempête est à même d’assainir le coup de grâce par la chute de l’arbre, déjà progressivement consumé de l’intérieur par nombre de micro-organismes.
Et cette longue période de sénescence de l’arbre s’accompagne aussi d’une diminution drastique de ses capacités à faire face aux aléas et au stress.
En milieu fréquenté et selon son état de dépérissement, il peut devenir dangereux pour tous ceux qui l’entourent ou le côtoient. Un diagnostic de la santé de l’arbre et des aménagements sécuritaires sont quelques fois nécessaires.
Comment protéger les vieux arbres ?
L’arbre est un être vivant qui a besoin d’espace aérien et souterrain. Dans un contexte forestier, l’environnement biologique est encore plus décisif, car l’arbre aura subi moins de perturbations anthropiques.
Éviter le tassement du sol auprès des vieux arbres
On ne peut que se réjouir d’un intérêt grandissant pour les arbres et la volonté de les préserver ! Néanmoins, les vieux arbres sont, quelques fois, objets de curiosité et de pèlerinage un peu envahissant. Les visiteurs, en nombre, provoquent des dégâts par leur fréquentation excessive.
Le tassement du sol par piétinement, en nombre, au voisinage de l’arbre, est néfaste aux échanges gazeux du sol et à l’activité des micro-organismes qui l’aèrent.
La perméabilité du sol est aussi primordiale pour la circulation de l’eau, indispensable à la vie des tissus du végétal. Or, le régime hydrique de l’arbre est modifié par les canicules qui se multiplient de nos jours. La sécheresse constitue un stress important et accélère le processus de dépérissement des arbres.
Les grosses racines qui assurent la stabilité de l’arbre dans le sol ont besoin d’êtres alimentées via la photosynthèse et aussi l’eau et les ions puisés au niveau des radicelles. Inversement les fines racines absorbantes ont besoin, pour assurer au mieux leur fonction, d’une constante cohésion avec les plus infimes particules du sol.
Une fréquentation moins intense serait donc moins préjudiciable…
Éviter de blesser les vieux arbres
Ces grands géants sont si fragiles…
Les blessures, les ruptures, les brisures même de simples branches provoquent des dégâts considérables. Car les vieux arbres n’ont plus les mêmes capacités de régénération et de ‘cicatrisation’ que les jeunes sujets.
Graver son nom sur le tronc, prélever des rameaux, blesser les racines… sont autant d’agressions qui peuvent fragiliser ainsi l’intégrité de l’arbre.
| Les professionnels de l’arbre sont aussi là pour guider, par des conseils avisés, les propriétaires sur un aménagement de qualité afin de préserver le vieil arbre de la ferveur qu’il engendre tout en permettant les visites honorables…
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