Pourquoi ‘plus d’arbres, plus d’eau ?’
On connait plus facilement l’aspect vital pour nous, êtres humains, de la présence du monde végétal qui enrichit l’air en oxygène nécessaire à notre respiration. Les végétaux sont essentiels à tout le règne animal.
Il est aussi de plus en plus d’intérêt que les arbres captent le carbone et participent à lutter contre le réchauffement climatique.
Mais les arbres assurent également des fonctions vitales en influant sur le cycle de l’eau. Ils participent pleinement aux processus hydrologiques et géoclimatiques.
L’arbre climatiseur et l’évapotranspiration
Les racines prélèvent l’eau de la terre en filtrant la solution du sol, qui est constituée de sels minéraux et de diverses substances issues de matières organiques.
L’eau captée au sol par les racines de l’arbre s’élève, par une poussée racinaire, à travers l’aubier. Les feuilles, par leur évaporation au soleil, exercent une aspiration formidable qui fait circuler l’eau vers le haut pour alimenter les parties aériennes de l’arbre.
L’eau entre alors en contact avec l’air et la lumière : c’est la ‘sève brute’ !
Le feuillage transforme alors l’énergie lumineuse par la chimie subtile de la photosynthèse. Les cellules chlorophylliennes élaborent à partir de cette sève brute des composés carbonés ou sucres, qui forment alors la ‘sève élaborée’ !
Et cette sève élaborée redescend pour nourrir toutes les cellules de l’arbre par les vaisseaux du liber situés sous l’écorce.
La végétation respire, transpire et évapore une partie de son eau….
Lors de l’extraordinaire fonctionnement de ce système hydraulique, nous profitons pleinement de l’effet climatiseur de l’arbre et de l’air chargé d’humidité qui en résulte.
Plus d’arbres, plus d’eau…la nuit aussi !
La nuit, la guttation opère : c’est-à-dire la formation de gouttelettes d’eau sur les feuilles, les fleurs, les tiges… et leur écoulement au sol.
Cette captation d’humidité du crépuscule à l’aurore est un phénomène crucial pour tout un écosystème ! Des micro-organismes, insectes et autres animaux bénéficient de cette captation d’eau par la plante.
Par l’ensemble des processus interférant avec l’eau, le végétal opère une dynamique de gestion de l’eau à l’échelle de tout un écosystème.
Plus d’arbres, plus d’eau… au sol aussi !
Par leur exploration du sol et symbiose avec grand nombres de micro-organismes, les racines participent à l’aération et donc à la porosité du sol.
La porosité du sol permet l’absorption de l’eau de pluie, le remplissage des nappes phréatiques et la production de réserves d’eau douce.
Les arbres empêchent également l’érosion des sols en retenant la matière organique !
La canopée agit tel un maillon du cycle de l’eau.
Le cycle de l’eau se poursuit également dans l’atmosphère !
En effet, en arrivant dans l’atmosphère cette eau formera en hauteur des nuages, et, exposée au rayonnement solaire, elle s’épanchera en pluie. Explications ci-après :
Plus d’eau de pluie sous la canopée ? la condensation !
Les arbres émettent des composants organiques volatifs, des ‘COVs’ qui participent souvent à notre bien être par les effluves odorantes qu’ils exhalent.
Ces substances gazeuses diffusés par les arbres subissent, sous l’effet de la radiation solaire et d’autres composés oxydants de l’atmosphère, une condensation photochimique.
Ce phénomène donne lieu à la naissance de brouillard, à une condensation de la vapeur d’eau sous forme de gouttelettes de pluie. Cet état peut être aussi influencé par les vents, par le relief environnant la canopée et par les micro climats locaux.
Les arbres participent ainsi totalement aux changements de flux hydriques dans l’atmosphère !
Les forets seraient même à l’origine d’un transfert d’humidité atmosphérique des océans vers l’intérieur des continents, grâce à ces cycles répétés d’évapotranspiration-condensation !
Évaporation, évapotranspiration, condensation… le cycle de l’eau via le végétal constitue un grand cycle dynamique en équilibre !
La canopée, en lien étroit avec l’eau de la terre ou de l’atmosphère, constitue un chaînon intime entre univers terrestre et cosmique !
Bibliographie dont est inspiré cet article :
‘Dans la peau d’un arbre’, Catherine Lenne, 2021
‘Les arbres entre visible et invisible’, Ernst Zürcher, 2016
‘L’eau, l’arbre et la foret’, Arts, sciences et techniques de l’eau, ASTE 2009
‘Biodiversité, naturalité, humanité pour inspirer la gestion des forêts’, Lavoisier 2010
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