Pourquoi un arbre vivant est-il attaqué par des insectes xylophages ?
Le dépérissement d’un arbre va souvent de pair avec une prolifération de maladies, champignons lignivores ou insectes xylophages.
Lorsque l’arbre a subi maintes agressions, il s’affaiblit progressivement.
Ces agressions ou stress peuvent être d’origine biotiques (gel, sécheresse, chaleur, stress physiologique, foudre, etc.) ou abiotiques (cohabitation avec des infrastructures et taille traumatique).
Toutes ses blessures laissent alors libre cours au développement de pathogènes, maladies et notamment à l’intrusions d’insectes xylophages. .
L’arbre ne meurt pas tout de suite mais il se dégrade sur le long terme et devient parfois dangereux lorsque de multiples dégâts ont fragilisé sa structure et peuvent le faire rompre ou chuter.
Plus souvent ce sont des axes de taille considérable (branches maitresses aussi nommées branches charpentières) qui peuvent se rompre et occasionner des dégâts.
Un vieil arbre patrimonial peut alors se voir irrémédiablement endommagé.
Une expertise détaillée et diagnostic de l’arbre sont alors à même de fournir des préconisations précises pour la préservation de l’arbre et la sécurité des personnes.
Et la résilience de l’arbre ?
L’arbre est pourvu d’un système de défense très sophistiqué : une mise en réserve d’énergie par la photosynthèse pour se réparer activement et une compartimentation des plaies par un système ingénieux de tissus modifiés et de molécules de défense (tanin, éthylène), etc. Cependant, selon son état de santé, cette stratégie peut être mise en échec face aux nuisances en tous genres.
De vieux arbres, aux capacités de résistance diminuées par la sénescence, deviennent aussi le repère de nombreux ravageurs.
L’affaiblissement d’un arbre se manifeste alors par un dépérissement latent ou marqué qui peut conduire à sa perte irréversible.
Les dendro-microhabitats et les espèces protégées
Mais tous les insectes xylophages ne se valent pas… (…législativement parlant). Certains sont même protégés au titre de patrimoine naturel car ils sont en voie de disparition ! A ce titre, ils bénéficient d’un suivi et de mesures visant à permettre leur développement sur des arbres défaillants et qui présentent des conditions favorables pour la survie de ces ravageurs.
Et l’arbre est définit alors comme un dendro-micro habitat (bien qu’habité dès sa germination par un écosystème de micro organismes, un microbiote) et il vient à être considéré plus particulièrement d’un point de vue écologique.
Car les arbres malades constituent des réserves de biodiversité. Ils fournissent des abris et de la nourriture pour un grand nombre d’espèces. De nombreux champignons, insectes, chauves-souris ou oiseaux dépendent directement de ces arbres pour s’abriter ou se nourrir. C’est le cas des insectes, dits ‘saproxyliques’ car leur cycle de vie est associé, directement ou indirectement, à la dégradation du bois mort ou dépérissant.
Cela concerne le Grand Capricorne (Cerambyx Cerdo).
Les chênes déperissants sont un habitat privilégié du Grand Capricorne
Le Grand Capricorne est l’un des plus grands cérambycides de France.
Le développement de l’espèce s’échelonne sur trois ans, depuis la ponte des œufs dans les anfractuosités et les blessures de l’arbre, jusqu’aux imagos.
Les larves de ce coléoptère se développent sur des chênes. Elles
consomment le bois sénescent et dépérissant tandis que les adultes s’alimentent
de sève et de fruits.
Le Grand Capricorne est protégé car l’habitat forestier de cette espèce se délite progressivement en faveur de l’urbanisation.
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