Pourquoi un diagnostic Phytosanitaire d’arbre avant P.C. ?
De plus en plus de municipalités exigent un diagnostic phytosanitaire des arbres avant la délivrance d’un permis de construire.
Pourquoi ?
Cette demande faite aux propriétaires, promoteurs, aménageurs, collectivités, etc. s’inscrit, en fait, dans une politique globale d’urbanisme et de développement durable des espaces verts et notamment des végétaux pérennes que sont les arbres.
Le diagnostic phytosanitaire en amont d’un permis de construire
Le diagnostic phytosanitaire des arbres avant la délivrance d’un permis de construire est une étape essentielle pour assurer la protection de l’environnement, la sécurité publique et permettre une meilleure cohabitation du Bâti avec les arbres.
En évaluant l’état de santé des arbres et en intégrant cette information dans la planification des projets, les municipalités et les constructeurs peuvent concilier développement urbain et préservation de certains arbres majeurs du paysage urbain.
Cette démarche responsable contribue à la création de villes plus agréables à vivre, en tenant compte du patrimoine arboré.
Les étapes d’un Diagnostic Phytosanitaire
Un diagnostic phytosanitaire permet de connaitre les particularités et la santé des arbres présents sur le terrain concerné.
Chaque arbre a sa spécificité et des considérations d’ordre patrimonial, paysager, ou écologique peuvent influer sur la volonté de préserver tel ou tel arbre.
Doit-t-on conserver tous les arbres ?
Dans certains cas, il est préférable d’éviter la conservation de certains arbres afin d’éviter une pression excessive sur ces derniers durant les travaux de démolition ou de construction. Ce serait contre-productif et engendrerait des demandes ultérieures pour leur abattage…
A contrario, dans certaines situations, leur remplacement par de jeunes plantations d’avenir pourra être plus approprié. Là des conseils en renouvellement de plantations pourraient être bienvenus notamment pour tenir compte des nouvelles conditions climatiques.
Si inévitablement des arbres seront abattus pour permettre une nouvelle construction, certains arbres pourront être préservés. Les consignes données lors d’une étude d’impact de travaux, permettront de ne pas les endommager inutilement.
Les arbres jouent un rôle essentiel dans l’écosystème urbain. Ils contribuent à la biodiversité, améliorent la qualité de l’air, régulent la température et embellissent les espaces. Pour toutes ces raisons, une gestion durable sur le très long terme est de plus en plus considérée.
D’ailleurs, pour ces mêmes raisons, le cout du foncier est largement influencé par la présence d’arbres (de 15% supérieur selon une étude de la société internationale d’arboriculture).
Planification, Sécurité et Gestion des Risques
1) En amont d’un chantier BTP
Identifier les arbres malades ou dangereux en amont permet de prendre des mesures pour les sécuriser ou les abattre avant le début des travaux.
Cela réduit les risques d’accidents et de litiges potentiels liés aux dommages causés par des arbres instables.
Le diagnostic phytosanitaire permet aussi d’identifier les arbres d’avenir qu’il serait souhaitable de préserver.
2) Après la réalisation des travaux de construction
Un arbre en mauvaise santé peut représenter un danger pour les personnes et les infrastructures avoisinantes. Des branches mortes, fissurées ou des racines endommagées peuvent causer des accidents. Le diagnostic permet d’identifier ces risques en amont des travaux envisagés.
Aussi l’étude d’impact de travaux a pour objectif de préconiser des mesures appropriées au futur chantier, pour limiter les dégâts sur les arbres avant d’engager des travaux à proximité. Des dégâts, parfois invisibles sur le système racinaire, pourraient rendre l’arbre dangereux plus tard et engendrer des frais importants pour le propriétaire de l’arbre.
Photo ci-après d’un Catalpa dont l’ancrage racinaire a été mis à mal au début du chantier et qui est devenu dangereux pendant les travaux. Une étude d’impact en amont et des préconisations sur sa protection pendant les travaux auraient pu permettre son maintien.
Les étapes du Diagnostic Phytosanitaire
Un examen visuel de l’arbre (VTA) permet de détecter des signes apparents de maladie, d’attaque par des parasites, de stress ou de dommages physiques (fissures, cavités, etc.).
Une analyse de la structure de l’arbre : tronc, branches maitresses et système racinaire permettent d’évaluer la solidité mécanique de l’arbre.
Quelques fois, pour des arbres imposants, anciens ou à grande valeur paysagère, des expertises approfondies par test de traction, tomographie, etc. peuvent être nécessaires afin d’évaluer l’espérance de vie d’un arbre.
À l’issue de l’étude et des analyses, un rapport détaillé est rédigé.
Illustration ci-après d’un ancien platane de 12 mètres de diamètre, dont la cavité obturée par du béton a été sondée au tomographe. Cette analyse a permis de statuer sur la possibilité de le préserver avant que les travaux ne soient engagés.
Le rapport de diagnostic inclut les observations et des recommandations pour la gestion de l’arbre, son abattage ou son maintien.
Importance du Diagnostic dans le processus de Construction
Préservation des Arbres
Le diagnostic permet donc d’évaluer quels arbres peuvent être conservés et intégrés au projet de construction.
Guidance pour le constructeur
L’étude d’impact de travaux aide également le constructeur à anticiper les techniques à mettre en œuvre (type de revêtements ou de terrassement, engins de chantier à favoriser, etc.) pour minimiser l’impact sur les arbres à préserver. Ceci permet de limiter des frais ultérieurs en gestion d’un arbre dangereux pour le propriétaire.
Ces techniques sont le fruit de recherches sur les meilleures solutions à envisager pour concilier travaux et maintien d’arbres en bonne santé à proximité.
Les préconisations d’une étude d’impact de travaux, peuvent aussi porter sur l’adaptation d’infrastructures existantes ou sur la possibilité de mieux faire cohabiter les arbres avec le Bâti, lorsqu’envisageable.
Sensibilisation et Responsabilité Sociale
En intégrant le diagnostic phytosanitaire dans le processus de construction et des mesures pour préserver les arbres, les promoteurs, les aménageurs, les entreprises du BTP, etc. montrent leur engagement envers l’environnement et leur responsabilité sociale.
Cela peut améliorer leur image publique et contribuer à l’acceptation de leurs projets par la communauté locale.
Dans le cas de nouveaux logements, bureaux, commerces, etc. cela contribue aussi à une meilleure qualité de vie des citadins.
Cela attribue de ce fait une plus grande valeur au projet foncier !