1ères rencontres Arbres d’Avenir en Méditerranée
12 et 13 novembre 2020
Ce riche programme a été organisé par l’association PaysSages, HORTIS, AITF, et l’Unité Expérimentale Villa Thuret d’INRAE afin d’initier un groupe de réflexion sur l’adaptation des arbres en ville face au changement climatique en Méditerranée.
Des intervenants aux compétences complémentaires (scientifiques, botanistes, paysagistes, services techniques de ville, pépiniéristes…etc) se sont réunis pour débattre et partager leurs expériences.
De très intéressants exemples d’expérimentation sur des projets concrets en Métropoles de Nantes et Lyon ainsi qu’au Parc Botanique de Château Pérouse ont été cités !
Nombre de sujets ont été évoqués autour du thème ‘Arbres d’Avenir en Méditerranée’:
- Quels climats vont régner dans les villes du pourtour méditerranéen ?
- Quels sont les caractères d’adaptabilité physiologiques et morphologiques des arbres à considérer ?
- Dans quels cas privilégier l’utilisation de végétaux sauvages versus l’acclimatation de nouveaux végétaux exotiques ?
- Considérer comme critère majeur la qualité de l’ombrage et du rafraichissement offerts par les arbres sélectionnés !
- Comment favoriser l’évapotranspiration en période de sécheresse ?
- Comment la filière des pépiniéristes s’adapte-t-elle pour répondre à de nouvelles demandes ?
Compte rendu de débats choisis lors des 1ères rencontres Arbres d’Avenir en Méditerranée :
Projections climatiques selon ‘Drias les climats du futur
Si l’on considère les différentes modèles envisagés (scénarios issus du Ministère de la Transition Ecologique), la situation sera très différente selon les mesures prises afin d’atténuer la hausse des températures.
Sans action significative, il y aura une augmentation des vagues de chaleur, des aléas et évènements extrêmes et donc une surmortalité des végétaux !
Quels changements en région PACA?
Une pluviométrie en forte diminution et l’amplification d’aléas climatiques (canicule, sécheresse, températures élevées, période pluvieuse, gel, grêle…etc).
Quelle menace sur les végétaux ?
La chaleur est un défi supplémentaire pour l’arbre urbain, souvent malmené en ville !
La vulnérabilité des végétaux à la variabilité des conditions climatiques est fonction de leur capacité d’adaptation (plasticité phénotypique) au niveau aérien comme au niveau racinaire (capacités d’exploration du sol).
Seules certaines essences pourront résister à des évènements extrêmes croissants (notamment face au stress hydrique et thermique).
Les stratégies mises en place par les végétaux face aux sécheresses :
S’il y a encore un manque de connaissances sur les différentes stratégies méristématiques des espèces, il est reconnu que bon nombre de plantes de climat Méditerranéen fonctionnent par polycyclisme pour répondre à une période de sécheresse (arrêt de croissance végétative puis reprise de l’allongement en automne).
En période de sécheresse, les végétaux ferment leurs stomates afin d’éviter une perte d’eau.
L’effet d’évapotranspiration est alors stoppé. Les fermetures stomatiques peuvent entrainer une vulnérabilité de l’arbre à l’embolie et à la cavitation, et conduire à la mort du végétal.
Photo ci-contre : stomates, photo issue d’un article de la revue Nature (cliquer pour le consulter)
! – La Métropole de Lyon a opté pour la récupération de l’eau de pluie et l’apport d’eau en période de forte température de l’air afin de maintenir la transpiration des arbres… –
Quels enjeux pour les citadins ?
Vous avez dit ‘ombrage’ ?
L’ombrage est le résultat de la surface projetée au sol et donc de la densité foliaire. Des baisses de température au sol, jusqu’à 5° de différence, ont été constatées dès lors que la densité foliaire (calculée au m3) est suffisamment importante !
Et le rafraichissement ?
Le rafraichissement est produit par la transpiration du végétal (l’évaporation au niveau des feuilles qui exercent un effet de succion de l’eau depuis les racines puis de transpiration-passage de l’état liquide de l’eau à l’état gazeux-). Or, comme vu plus haut cet état s’exprime dans certaines conditions.
Alors, comment intégrer au mieux le changement climatique dans les nouvelles pratiques de plantation urbaines ?
De la nécessité de :
– Accepter une transformation majeure du paysage et faire évoluer la palette des ligneux devant tolérer les nouvelles contraintes de climat !
– Planter des essences adoptant différentes stratégies de croissance et provenant de différentes régions bioclimatiques (pour favoriser la diversité génétique et la variabilité individuelle).
– De préserver la santé des arbres afin qu’ils puissent, par leur bonne vitalité, rendre les services écosystémiques tant attendus ! Il est précisé encore et encore que les tailles non raisonnées et les transplantations ont pour effet d’affaiblir voire de faire dépérir incontestablement les arbres !
– D’adopter des choix de plantation adéquats : méthode culturale, technique de plantation, revalorisation des sols natifs, fosse de plantation, arrosage favorisant un enracinement profond, infrastructures adaptées…etc tout acte ayant un effet avéré sur la condition future de l’arbre !
– Diversifier les essences et les forces du patrimoine arboré (stades de développement) et peut-être enfin considérer la conception des espaces végétalisés urbains en tant que « biotopes »…
Tout ceci contribuerait à considérer une évolution des pratiques urbaines, et à «l’acceptabilité» de structures végétales arborescentes beaucoup plus naturelles !
Photo ci-contre: quartier la Part-Dieu à Lyon, photo de J.Jacques Bernard. Cliquer sur l’image pour voir l’exemple de Lyon / Sciences et Avenir.
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